Un rendez vous mortel. [PV]

Un rendez-vous mortel
Avec Hyori K. Natsuke

Il faisait nuit noire, c'était la nouvelle lune, il n'y avait que le vent et les gémissements lourds des morts qui lentement tentaient de sortir de la terre qui se putréfiait peu à peu. L'herbe mal coupée du cimetière était froide et mouillée, le vent sec et tranchant. Le silence de la mort s'était soudainement abattu. Plus rien ne bougeait, ni ne frémissait. C'était l'éveil des morts, la fin de la vie, le déclin de l'être humain et de toutes autres races existantes. L'air commençait à devenir lourd et l'odeur de la mort pouvait soulever un haut le cœur au démon le plus coriace.

J'étais là, marchant pieds nus dans l'herbe froide et mouillée, les cheveux qui volaient dans le vent, passant devant mes yeux, me cachant parfois la décadence croissante des lieux. Mon corps frêle et menu se tordait gracieusement pour avancer entre les tombes qui commençaient à se soulever. Je n'avais pas peur.
L'odeur ne me dérangeait pas plus que cela, et l'idée d'avoir des monstres bientôt à mes trousses pour me dévorer ne m'effrayait pas plus que ça. Ils n'avaient qu'à venir ses zombies sans cervelles. Je me ferais un malin plaisir de la leur faire exploser en mille, savourant la vue de leur débris de cervelet disposés un peu partout.

Je marchais depuis un petit moment dans ces allées ternes et soit disant effrayantes. Pourtant aucun frissons de peur neme parcouraient l'échine. J'aurais aimé avoir peur de nouveau dans ma vie, mais rare en était les occasions et trop souvent ma peur s'envolait aussi vite qu'elle était arrivée. J'aurais souhaité avoir à nouveau la peur de perdre un être cher. Mais ici, s'attacher à des personnes, était presque suicidaire.

Je suis Eden Di Alejandro, noble Italienne, a vécu en France, et pour cause d'être en fait née de parents Démons, me voila ici, sans famille, sans rien. J'ai perdu le seul grand amour de ma vie, et j'ai fini dans cette ville. On m'avait promis que je serais bien ici, mais je crois que j'aurais encore préféré moisir en enfer, au moins la bas j'aurais eu peur... Ici ce n'est que désolation, désordre et dépression. On aimerait mourir, mais pourtant on fait tout pour survivre. Toute notre existence ici n'est que contradiction et faux espoirs.

C'est pendant que je réfléchissais à ma vie que on m'attaqua par derrière, un putain de zombie venait de me mordre à l'arrière de la nuque, je poussai un cri de colère et me retournai pour lui envoyer une balle de feu, aussi puissante et dévastatrice qu'une balle d'un gun.

" - Enfoiré d'ta mère ! Crève va. "

La haine me tordait les boyaux, merde j'avais mal quoi. J'avais même pas pensé au désinfectant. Tant pis les démons sont plus résistants que les humains. C'est pas une petite morsure qui allait me tuer. Je repris lentement ma progression dans le cimetière laissant derrière moi le cadavre sans tête du monstre qui m'avait attaqué. Levant les yeux, et fixant au loin, je remarquai une ombre qui se déplaçait plutôt vite. Je m'aperçus assez rapidement que c'était une horde de mort vivant qui se jetaient sur moi. Un sourire diabolique apparut sur mes lèvres.

"- La chasse est ouverte mes chéris. "

Je suis Eden Di lejandro, et il ne vaut mieux pas que tu comprennes ce que je suis . Ta vie en va de soit.

Obscurité. Peur. Oppression. Voilà les trois éléments qui régnaient ce soir-là dans le cimetière de la ville de Fallen Angel. Seule la lune brillante offrait un peu de lumière, tandis que la nuit avait déposé son voile d'encre et de noirceur. Un silence de mort s'était ancré dans le paysage, pas un geste, pas un bruit. Sauf peut-être le souffle d'un vent sec, qu'on pouvait facilement le sentir fouetter sa peau, s'infiltrer entre ses mèches de cheveux, pour finalement s'échapper et se nicher contre un autre être. Les tombes étaient poussiéreuses, à l'abandon, à moitié dévorées par les plantes et mauvaises herbes. Au final, peut-être étaient-elle à l'image de ce qu'elles cachaient; d'immondes cadavres gisant six pieds sous terre, à moitié morts, à moitié vivants, on ne savait plus très bien. Six pieds sous terre ? Pas tous. Avides de.. chair fraîche, peut-être ? Quelques zombies à la mine défraîchie avaient décidé de sortir de leurs caveaux pour redécouvrir, le temps d'une nuit, le monde des êtres vivants.

Hyori marchait vite, longeant le cimetière. Elle courait presque. Ses cheveux blonds aux reflets roux, qui n'étaient retenus devant ses yeux que par une petite barrette qu'elle portait toujours sans exception, se balançaient avec légèreté sur les épaules de la jeune fille. Ses fins mollets découverts, ses pieds tout aussi nus, sa taille mince et ses yeux doux, tout en elle évoquait la pureté et l'innocence. Aurait-on pu dire qu'elle avait cinq ans de moins, cela aurait été pareil. Pourtant, l'ont ne pouvait éviter les deux longues cicatrices visibles dans son dos, vestiges de ses anciennes ailes, elles-mêmes les souvenirs de son ancienne vie avant qu'elle ne devienne déchue. L'ange sans ailes avançait rapidement, d'un pas déterminé, sa robe courte dansant au gré du vent, ses yeux jouant avec les reflets de la lune, rendant ses pupilles d'un bleu impressionnant. Ses lèvres rosées étaient tirées d'un petit rictus légèrement inquiet.

Mais où allait-elle donc ? On ne pouvait en effet pas dire que le cimetière était un lieu vraiment approprié pour un ange tel que Hyori, elle qui en temps normal, préférait les endroits calmes où régnaient le bonheur et la paix. Et pourtant... Et pourtant oui, c'est bien dans le cimetière qu'elle pénétra sans bruit, dès qu'elle en atteignit l'imposant portail de fer rouillé par les nombreuses pluies qui s'étaient abattues depuis sa création. Les trop nombreuses larmes qui s'étaient écoulées dans ce lieu morbide et mystérieux. Un gémissement, tout aussi semblable à un hurlement, retentit dans le cimetière. Un frisson parcourut l'échine de Hyori. Sur sa peau, chacun de ses poils étaient dressés, autant par la peur que par le froid. Évidemment, elle aurait pu s'habiller un peu plus chaudement, car on ne pouvait pas dire que les nuit étaient vraiment chaleureuses, surtout en hiver. Et surtout dans un cimetière où rien que l'atmosphère donnait envie de trembler. Afin de se faire plus discrète, la jeune fille tentait de serrer les dents, voulant ainsi dompter les claquements intempestifs de sa mâchoire inférieure dus à la descente de la température.

Hyori avait ralenti la marche, comme si une main invisible l'avait tout d'un coup stoppée nette dans son élan. Ses pas se faisaient plus discrets, plus distraits aussi, maladroits et hasardeux dans ce lieu qu'elle connaissait si peu. A dire vrai, c'était bien la première fois qu'elle s'aventurait dans le cimetière, et jamais durant toute son existence elle n'aurait pensé qu'elle y viendrait. Elle, Hyori, ange déchu d'à peine dix-huit, au tempérament sage et tranquille, que venait-elle donc faire dans un endroit pareil où se côtoyaient démons et zombies affamés ? Au final, elle-même ne le savait pas. Peut-être cette envie d'aventure qui s'éveillait peu à peu en elle lorsque la nuit se mettait en place ? Ce désir insatiable d'évènements nouveaux, le contentement qu'elle pouvait ressentir lorsque son cœur battait dans sa poitrine, lorsque le sang battait contre ses tempes, lorsque la peur prenait peu à peu possession de son esprit. Tout cela, elle l'avait évité durant ses dix-huit ans de vie, et aujourd'hui enfin elle voulait connaître, au moins une fois dans son existence, la Peur, la vraie Peur, celle qui vous prend les tripes et vous consume de l'intérieur.
La voix qui venait de s'élever à travers l'air frais n'avait aucunement le ton d'un zombie, mais plutôt d'un être tout à fait vivant. Démon, ange, humain, vampire, mi-animal, il y avait le choix entre toutes les créatures et pour le moment, Hyori n'avait aucune idée de qui ou de quoi il pouvait s'agir. Ce qu'elle savait seulement, c'est qu'elle n'était pas seule, et que c'était certainement un être féminin. Devait-elle être effrayée ou heureuse de pouvoir partager ce moment avec quelqu'un d'autre ? Malheureusement, elle se sentait comme oppressée, plus elle avançait vers l'endroit où la voix avait retenti, et plus elle sentait son cœur devenir comme emprisonné, broyé, malmené par des ondes négatives qui semblaient persister voire même s'amplifier.
Cette même voix qui venait de se faire entendre, elle n'était plus très loin, voire même toute proche. La jeune fille s'agenouilla dans l'herbe fraîche et humide derrière une pierre tombale. Hyori hésitait, doutait de ce qu'elle devait faire. Fuir ou s'approcher ? Faire preuve de lâcheté ou obéir à cette petite voix qui lui ordonnait de rester ? Elle s'était promis en début de soirée qu'elle ferait face aujourd'hui, à ses peurs. Et qu'elle les affronterait. Alors le choix n'était pas difficile ; elle ne partirait pas d'ici tant qu'elle n'aurait pas vécu la frousse de sa vie. Et tandis que l'ange déchue s'apprêtait à se relever, un terrible douleur lui prit dans la cuisse gauche. Hyori se retourna avec une étrange vivacité, faisant alors face à la créature la plus ignoble qu'elle n'avait jamais vu. Bon sang, il ne pouvait pas retourner dans sa tombe celui-là ? En effet, c'était bien un mort-vivant qui venait de lui attraper la jambe puis lui mordre la cuisse. Le monstre était à moitié en décomposition, c'était à peine si ses yeux étaient encore en place dans ses orbites et ses ligaments encore bien tous attachés. Hyori en doutait même sincèrement. L'haleine putride du zombie vint lui chatouiller les narines et elle poussa un cri, mélange de peur et de dégoût, avant d'essayer de reprendre possession de sa jambe avant que l'autre bouffon n'arrive à lui arracher définitivement la cuisse. Bon sang mais qu'elle avait l'air ridicule elle, avec sa petite robe blanche et son regard tout gentil, en face du gros méchant qui la regardait de ses pupilles sans vie.

D'un geste brusque, elle parvint finalement à arracher sa jambe des mains et des dents du mort-vivant et sans réfléchir, elle se releva, voulant partir en courant de cet ignoble lieu. Sans compter qu'en fait, toute une horde de zombies décharnés à l'odeur de moisi semblait s'être donné rendez-vous pour lui pourrir la soirée. Tandis qu'un nouveau monstre voulu lui dévorer la main, bon sang mais ils avaient décidément tous faim ceux-là, Hyori constata que la plupart se dirigeaient vers un seul et même point Suivant la direction, ses pupilles d'un bleu profond tombèrent sur une jeune femme à la chevelure brune dont les lèvres étaient étirées d'un sourire... diabolique ? Oui c'était le mot, et l'expression que cet être tout entier dégageait. Expression néfaste aux yeux de l'ange. Comme attirés par l'odeur que la blondinette dégageait, certains se tournèrent vers elle et s'approchèrent de la jeune fille d'un pas traînant mais d'un regard avide. Avide de ? Bouffe, chair, ou simplement l'envie de lui croquer un œil ? Son cœur s'emballait, comme si il tentait de sortir de sa poitrine et s'enfuir à l'autre bout. Encerclée par les zombies, sans issue, Hyori ne put retenir un hurlement aigu. Niveau discrétion, ah là elle valait bien un dix sur dix. Le cri qu'elle poussa finit par attirer l'attention de tous les autres zombies. Bah la soirée promettait de faire couler beaucoup de sang. Plus qu'elle n'aurait pu l'imaginer en venant ici.

Le vent soufflait sur mon visage inondé de cette rage incessante. J'avais qu'une envie, tous les tuer, tous les massacrer, qu'ils crèvent pour ce que j'étais, ce qu'on m'avait fait, pour ceux qui m'avait enlever ma seule raison de vivre et pour tout ceux qui m'empêchaient de mourir. Je voulais tous les tuer, tous les tuer... Il n'y avait plus rien dans mon coeur, je n'étais plus que le démon qu'ils voulaient tous que je sois. La folie pris peu à peu mon coeur et je voulais déjà faire couler la boue de leur corps entre mes doigts. Je voulais jouer. L'air se décomposait et moi je dansais. La musique résonnait dans ma tête et je riais telle une schizophrène en manque de calmant. J'avais besoin de tous les faire souffrir, mais au fond de moi je n'étais pas faîte pour être méchante, alors voilà pourquoi ce soir, en mal de moi, je tuais des zombies. Je voulais étancher ma soif de haine contre eux, sans blesser qui que ce soit d'innocent. Je ne voulais pas devenir comme eux...

Le temps me perdit, et je perdis le temps moi aussi. Les zombies approchaient, m'entourant chaque seconde un peu plus, ils étaient des dizaines, des centaines peut-être ? Peu m'importait, ce soir ça allait être le déluge. J'avais préparé ce moment de puis longtemps, j'avais économisé toute ma force, tout mon pouvoir, pour vider ce sac que je traînais depuis trop longtemps. Ce soir c'était la fin de tout, et le début d'une nouvelle attente. Je ricanais silencieusement et je perdais la raison sans le vouloir. Rare était le moment où le démon prenait le dessus, et je m'en rendais à peine compte, mais ce soir ce n'était pas dangereux, rare sont les personnes qui s'aventurent dans le cimetière, l'endroit est bien trop effrayant et dangereux. Je ne risquai pas de faire de mal à qui que ce soit. C'était ce que je me disais.

C'est lorsque je commençai à entrer dans ma danse morbide, tuant avec des armes apparaissant de nul part les zombies qui s'approchaient trop près de moi, qu'un cri inonda le cimetière. Aigu, froid, triste, apeuré. Terrifiant dirais-je. Je me stoppai net, laissant les vagues de terreur s'effondrer dans mon âme. Mes yeux s'étaient soudainement agrandis et j'avais l'impression de m'être prise une grosse claque dans la gueule. C'était "quoi" qui venait de crier comme ça ? Un zombie ça cri ? Evitant les morsures et autre des morts-vivants, je me retournais lentement pour voir d'où provenait ce cris étrange. Le vent devenu froid me fouettait le visage. Mes cheveux de jais battaient dans mon dos, et malgré mon simple short, mon tee-shirt et mes bretelles, je n'avais pas froid. Mes yeux noirs scrutaient l'endroit, pour enfin apercevoir une étrange silhouette toute blanche. Un ange n'est-ce pas ? Je reconnaissais l'odeur sans me tromper. Nous étions censé nous détester. Plus d'un aimerait me tuer d'ailleurs, mais je sentais l'innocence pure en elle. Alors lentement je me mis à marcher.

Comme je vous l'ai dit plus haut, j'avais perdu la notion du temps, et je ne me rendais pas compte du temps que je mettais en marchant si lentement. Ce n'est seulement lorsque je compris que ce cris strident avait rameuté tous les zombies du cimetière à la pauvre fille, que je me suis dit qu'il fallait peut-être que je m'affole le pistil. Je concentrai alors soudainement tout mon pouvoir dans mes mains, et je me mis à courir, d'un pas sur, puis rapide, et enfin à toute vitesse. J'arrivais de plus en plus vite vers la fille blanche. Et je ne freinais pas mon allure. J'en avais besoin pour me concentrer, je devais arriver au point de non retour. Il fallait que j'y arrive. Elle avait tellement hurler fort, qu'à ce moment si je ratais mon coup, on était toutes les deux mortes.

Arrivée à hauteur de la jeune fille, je pu remarquer sa beauté enfantine. Je la pensais plus jeune que moi. Je ris. Je m'arrêtais, ça y est, j'étais au point de non retour, j'irradiais de puissance, de pouvoir, et un aura noir m'entourait. Tout vibrait autour de moi. Je sentais à quel point ça allait m'affaiblir ce que j'allais faire. Soupirant, je pensais que j'allais devoir me défendre plus qu'avec mon agilité et mes poings pendant quelques jours. Tant pis je trouverai un endroit tranquille et caché pour dormir pendant ces quelques jours. Bref cessons les papotages voulez vous. Je me retournais pour regarder droit dans les yeux la pauvre fille qui se faisait tirer de partout par des morts-vivants :

" - Ne bouge pas, petit Ange. "
Dis-je avec un sourire rassurant.

Et je m'élevais dans les airs. Mon corps se souleva de lui-même, lentement et je fermais les yeux. Jambes croisées, bras en croix, j'étais tel le Sauveur dans les cieux. Tête en arrière, je formulai à voix murmurante des mots sans queue ni tête. Relâchant toute ma puissance le monde s'éclata en mille morceau. Une vague de psychisme se déferla sur les êtres faibles et tous, s'entretuèrent, s'arrachèrent la tête, les membres, se bouffèrent entre eux. Et moi je riais, je les laissais se pourrir entre eux pendant de longues minutes interminables, salivant devant ce magnifique spectacle. La vie de ces êtres n'étaient rien d'autre qu'une merde au milieu d'une entendue de merde.

Je redescendis sur terre, et en marchant lentement vers l'Ange, je mis feu à chaque zombie autours de nous, les exterminant jusqu'au dernier. Enfin pour cette nuit. Le feu follet des flammes brillait dans mes yeux d'une lueur malsaine. Mon sourire mauvais était revenu. J'avais réussi mon coup. J'avais vidé mon sac à merde. J'en était fière.

( Désolée pour le retard. :/ )

La Peur. La Peur était là, tordant les entrailles, stoppant le cœur et paralysant le jeune fille. Les zombies l'encerclaient et elle ne voyait aucune issue. Ils étaient tous là, approchant avec une lenteur oppressante, gémissant, leurs pupilles ternes fixées sur l'ange sans défense. Hyori ne savait que faire pour se sortir de là, et au fond d'elle, finalement, elle savait qu'elle ne s'en sortirait pas vivante. Dans quelques minutes, ils seraient là, posant leurs mains décharnées sur elle, mordant sa chair de leurs dents jaunes et à moitié cassées, son sang et ses tripes abrègeraient la faim et la soif de ces immondes créatures en quête de vivants à la chair fraîche et juteuse. Elle satisferait leurs besoins dans les moindres détails, et d'elle il ne resterait que quelques ossements abandonnés, que personne ne remarquerait.

Et cette idée la révulsait, tout comme l'odeur des zombies qui s'approchaient de Hyori d'un pas chancelant. Ils étaient là, près, bien trop près. Son heure approchait. Elle le savait comme elle n'avait jamais rien su auparavant. Comme si cela s'était ancré dans son âme, ses gènes, elle savait bien que sa mort était proche. Et l'ange était bien trop occupé à s'imaginer ce que les zombies lui feraient, qu'elle n'entendit pas ni ne remarqua pas qu'une autre créature était près d'elle. Une créature moins néfaste que les zombies, bien moins néfaste. Quoique... On ne pouvait pas dire que les anges et les démons étaient franchement amis.

La nuit et son voile d'obscurité l'empêchait de voir à plusieurs mètres à la ronde, les gémissements des zombies l'empêchaient d'entendre quoi que ce soit... C'est alors le vent qui fouettait son visage avec violence et apportant avec lui de multiples effluves qui lui fit prendre conscience qu'un démon, ou plutôt devrais-je dire une démone, n'était qu'à quelques mères d'elle. Et bien en plus des morts-vivants, voilà que les pires ennemis des anges venaient à leur tour embêter la pauvre demoiselle. Celle-ci ne savait plus où donner de la tête, bon sang, entre la horde de zombies qui l'encerclaient et la présence récente d'un démon, que pouvait-elle faire ? Les morts-vivants avançaient plus vite qu'elle ne l'aurait prévu, et désormais plus il s'approchaient, plus Hyori reculer.

Elle n'avait juste pas prévu que l'herbe humide ne faisait pas bon ménage avec les pieds nus. Son talon dérapa sur la végétation légèrement mouillée, l'ange perdit l'équilibre et en une fraction de secondes se retrouva au sol, à plat sur le dos. Elle avait l'impression que les zombies arrivaient de tous les côtés et c'était impuissante qu'elle assisterait à sa propre mort, sa propre destruction... Restant paralysée au sol, elle sentit une larme couler sur sa joue douce et pâle. Elle savait qu'elle n'aurait pas du venir ici, c'était seulement pour ressentir de la peur, voir une fois dans sa vie à quoi Elle ressemblait. Et voilà comment tout cela terminait... Elle allait mourir, ce soir, et personne ne remarquerait son absence. Le monde continuerait de tourner, les êtres continueraient de vivre leur routine, leur petite vie alors qu'elle, Hyori Kole Natsuke, serait morte sous les dents d'une troupe de zombies affamés. Ceux-ci venaient d'ailleurs de l'atteindre et commençaient leur travail, certains tentant de mordre son crâne, d'autre ses orteils. Et c'est alors que l'ange n'avait plus aucun espoir qu'une voix s'éleva dans les airs.
Hyori tourna ses yeux bleus vers la voix et aperçut l'être démoniaque, celui dont elle avait senti l'odeur, et qu'elle avait vu quelques minutes plus tôt, s'envoler étrangement, les bras en croix. Les paupières de la jeune fille se plissèrent, et soudainement, elle ressentit une étrange onde déferler autour d'elle. Les zombies arrêtèrent alors de s'intéresser à elle et commencèrent à s'entretuer eux-même, laissant l'ange qui gisait sur le sol, ensanglanté à certains endroits. L'odeur ferrailleuse des hémoglobines s'était élevée, couvrant celle bien plus immonde des morts-vivants, et le sang collait ses cheveux, ses vêtements, les rendant rouges et poisseux. Mais ce n'était pas ça qui l'importait actuellement, mais plutôt la démone qui avançait vers elle, mettant feu aux zombies au fur et à mesure qu'elle avançait. Hyori avait beau être méfiante, la jeune femme brune venait de lui sauver la vie. Lorsque l'être atteignit l'ange, celle-ci se redressa, et murmura quelques mots à son intention.
N'empêche, la rouquine fronça les sourcils tandis qu'elle se releva avec peine. Ce n'était pas une attitude de démon de sauver un ange ainsi. Il y avait certainement une ruse à cela. Peut-être la brune voulait-elle gagner sa confiance pour ensuite pouvoir mieux la torturer avant de la tuer ? Ou quelque chose du genre. Hyori releva alors ses yeux profonds vers la démone et lui parla d'une voix ni sèche ni chaleureuse, mais plutôt intriguée.

Tout n'était plus que le chaos, le monde s'était écroulé et l'odeur de la chair grillée planait tout autour de moi. L'air était abominable et irrespirable, et je me sentais très faible, très très faible. Je respirais par grand coup, la bouche ouverte, laissant échappé une buée blanchâtre. J'avais froid tout d'un coup, le brasier qui réchauffait habituellement mon corps avait soudainement perdu de sa vivacité. Mon corps se mit à trembler et je du m'accroupir car mes jambes ne me soutenaient plus beaucoup, j'appréhendais l'évanouissement mais les vertiges ne m'avaient pas pris, alors je me dis que j'irais bien. Je fermai un instant les yeux, exténuée, pour reprendre mon calme. Je sentais mon coeur qui battait à mille à l'heure. Cette nuit avait été l'épreuve de ma vie. Jamais je n'avais tué autant d'un coup et j'étais, il faut le dire, très fière de moi et de mon pouvoir, je savais à présent qu'un jour, plus je m'entraînerais, plus je deviendrais forte et réaliserais des choses énormes et chaotiques. Je me sentais indestructible, infaillible. Sauf en ce moment. J'étais horriblement amorphe et j'avais même du mal à parler, pourtant il le fallait, car la fille me regardait de ses yeux froncés et surpris.

Je me relevai titubant sur moi-même, reprenant posture. J'étais légèrement plus grande que l'ange devant moi. Elle était rousse, enfin à ce que je voyais dans le noir, et habillée tout de blanc. A l'inverse de moi, qui préférait l'ombre à la lumière. Elle était si pure et innocente qu'elle m'effrayait presque. J'avais presque peur qu'elle ne soit qu'une illusion et qu'elle me saute à la gorge à tout moment. Car il faut savoir que là j'étais plus en état de lever le petit doigt pour me battre, et je n'étais même plus capable de me téléporter, même à 50 centimètre de là où je me trouvai. Pour dire... J'espérai assez, qu'elle me soit reconnaissante pour ne pas vouloir m'attaquer maintenant. Au pire je lui demanderai de m'affronter un autre jour, étant assez loyal sur mes duels, je viendrai au jour fixé. Mais bon tous les malfrats ne sont pas loyaux...

Bref, la jeune fille, me remercia. Je paru d'abord étonnée puis, plutôt introvertie, je me dis, que si c'était tout ce qu'elle avait à dire, je m'en satisferait et partirai sans demander mon du, mais malheureusement je la vis très vite rouvrir la bouche, cette fois ci sans bégayer.

« Pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi m'as-tu sauver la vie ? »

La question me surpris tout d'abord. Et puis sans répondre tout d'abord, je la regardai sans mon regard généralement froid, j'étais en plus trop épuisée pour paraître mauvaise. Alors je réfléchissais à sa question. Elle l'avait plutôt bien choisie d'ailleurs. Je ne savais pas trop quoi répondre. Puis je me suis dis que fallait bien que je dise quelque chose alors je me suis décidée.

"- Pourquoi ? J'en sais rien. Je pense simplement, que même si nous sommes des êtres opposés, nous nous détestons simplement parce qu'on croit devoir se détester. Je ne déteste et n'aime personne. Mais les innocents je n'aime pas les voir tuer par ces horribles choses. Alors je pense simplement que j'ai ressenti ta détresse pure et ai voulu te protéger. Contrairement à ce que tu peux croire, je ne suis pas un monstre au sens propre, j'ai des émotions et des sentiments, je n'aurai pas pu te regarder te faire bouffer et en jouir. Toi peut-être de moi, car tu n'as pas l'air de m'apprécier à cause de ma nature, mais moi, que tu sois ange, démon, vampire, ou autre, peu m'importe. J'aurais pu sauver n'importe quoi, ou qui, tant que son coeur sait battre avec innocence."

Mon souffle s'arrêta là et je du me rassoir. J'étais devenue blême et je suais. J'avais très froid à présent et je sentais que le vertige me prenait lentement. Pitié faîte que je m'évanouisse pas dans un endroit aussi, glauque et surtout devant cette personne si... antipathique envers moi. Je me réduisis au silence, fermant les yeux pour calmer ma vertigineuse ascension vers l'évanouissement.

[cours désolée =/ ]