Seul & perdu [libre]

Il devait être tards dans la soirée, car Emile ne sentait plus la chaleur du soleil qui l'avait occupé toute la journée. De plus, avec le peu qu'il voyait de ses yeux il avait remarqué que sa vision était plus sombre que d'habitude, il ne ressentait pas de picotement aux yeux, à cause de Mr. soleil. Assis sagement sur une chaise, prêt de ses parents qui avaient loués un bateau spécial pour eux et les autres scientifiques. Ils avaient décidés de se rendre sur cette fameuse île car personne n'avait envoyé de signal d'aucunes sortes depuis un certain moment. Et le peu de personnes s'étant rendu là-bas pour voir ce qui se passait n'en était jamais revenus. Bien sûr, cela avait inquiété les parents du petit garçon, qui c'était vite dépêché de se préparer pour aller sur l'île. Ne voulant pas abandonner leur fils et leur fille, ils les avaient emmenés avec eux, sachant qu'ils resteraient là-bas pendant un certain temps. De plus, Emile avait absolument voulu venir avec eux, détestant être seul sans son père ou sa mère, ni même sa sœur de 16 ans. Seul, il s'amusait à se toucher les doigts et se les craquer, écoutant avec attention ce que ce disaient les chercheurs entre eux et les scientifiques. Mais les mots qu'ils mentionnaient était plus qu'étranges, il n'arrivait pas trop à comprendre où ils voulaient en venir avec ces '' créatures '', ce trouvant sur l'île. Surement trop jeune pour comprendre..
Après des heures à naviguer, voir même des jours car Emile c'était endormi une fois dans son lit prêt de sa sœur, le bateau s'arrêta brusquement, le faisant tomber au sol alors qu'il se rendait voir ses parents. Ceux-ci ne le laissèrent même pas le temps de s'orienter qu'il se senti comme poussé vers la sortie du bateau, sentant le sol sous ses pieds, avec un bruit différent de celui du parquet dans le bateau. Ils venaient d'arriver sur l'île, mais ses parents semblait affolés..
Quelques minutes plus tards, Emile se retrouva seul prêt de ce qui ressemblait à des filets de pèches. Il avait entendu des bruits de pas différents de celle de ses parents, sa sœur ou de ceux qui les avaient accompagnés. Ces pas étaient lents. Perdu, et voyant tout noir avec quelques reflets flous de lumière, il tenta de marcher en prenant appui sur tout ce qui lui tombait sur la main. Cherchant ses parents en levant sa main et la gigotant un peu partout devant lui, il lâcha des petits:

'' Papa... Maman? Où êtes-vous? Je ne vous entends plus.. ! ''

Et ainsi de suite pendant pas mal de minutes. Mais cela ne servais à rien, il était essoufflé de marcher et s'arrêta prêt d'une sorte de maison en bois, il l'avait senti en touchant les murs moisis par le temps et en se prenant une écharde dans le doigt. Essayant de se l'enlever, et assis adossé à cette cabane, il commença à pleurer. Perdu. Qu'était donc devenu ses parents? Et sa sœur? Et les autres passagers? Au début il pensait qu'ils l'avaient oubliés, mais à la façon dont ils étaient partis en criant, ça devait être autre chose. Ne voyant rien, il essaya de capter quelque chose prêt de lui, mais il n'entendait que le vent et un bruit sourd de vague. Personne à l'horizon, il était tard le soir. Commençant à avoir froid sous ses habits légers, il se leva calmement et commença à chercher le bateau où il pourrait envoyer un signal à quelqu'un sur l'île pour qu'il vienne le retrouver et le ramener à ses parents. Sauf quand essayant de retrouver ce bateau, il n'y arriva pas.. Être aveugle, c'est vraiment une horreur. Désespéré, il s'asseya de plus belle, attendant que quelqu'un arrive.

'' ATCHOUUUUMMM ! ''

Le voilà qui avait prit froid..

Il faisait tempête en ce beau jour.Le genre de tempête qui assombrit assez la ville pour que les monstres commencent déjà à se balader en journée, en tout cas, la partie qui supportait encore la luminosité.Ce n'était pas vraiment le cas de ses comparses frileux, ainsi, la petite reine passa sa journée de manière relativement oisive, c'est à dire en passant entre les plus résistants cas de choses étranges sans finir avec la moindre égratignure, ce furent plutôt eux qui en virent apparaître sur leur corps difforme et repoussant.Kiyoi s'était décidée à aller dans la partie la plus désolée de l'île, celle où il n'y a personne, juste un vide préoccupant, stressant.Là-bas, il n'y avait qu'un désert humain, même au port.Quel fou oserait se rendre ici me direz-vous ? Elle aussi se posait la question.Fallen Angel avait une triste réputation de ville fantôme habitée par ceux-ci, si bien que même les habitants les plus normaux paraîssaient étrangement suspects.Et pourtant...il en restait encore de ces gens qui n'avait aucune ombre dans leur maison, à l'abri tant qu'elle, elle n'y entrait pas.

Aujourd'hui, Saori s'était prise d'envie à monter tout en haut du grand phare, celui dont la lampe tournante agonisait quelque peu, n'annonçant plus la moindre falaise, le moindre danger, comme si le phare lui-même avait compris qu'il n'y avait que ça, du danger.S'avançant vers la grande vitre à moitié volée en éclat du sommet, elle regarda le paysage, un vent fort ramenant ses cheveux noirs au point qu'ils fouettaient son visage, et la lumière balayant son dos.Elle sentait les éléments se débattre, la mer était relativement trop calme pour un tel désarroi élémentaire...ce qui signifiait qu'un monstre l'avait calmée pour lancer une attaque...sur des proies qu'elle aurait voulu se réserver.Son oeil se teinta de rouge, comment les massacres continueraient-ils sans la moindre proie ? S'entretuer entre monstre était d'un ennui, car les monstres n'étaient plus à sa hauteur désormais, plus bas qu'elle dans l'échelle.

Ainsi, elle sauta, se projetant dans un salto pour prendre plus d'élan, elle modifia le courant des vents, attérissant sans encombre près d'un bateau, celui-ci semblait déjà être devenu lui aussi un fantôme, sans le moindre passager.Mais l'excitation des monstres trahissait la présence de survivant, à amener sans encombre en ville si elle voulait jouer encore.L'un deux avait dû courir plus vite que l'autre, il semblait hors de danger, le reste se dirigeait presque tous dans la même direction, effectuant une marche macabre, lente, étalant le sang de leurs victimes et laissant quelques membres et ossements peu goûteux au passage.La demoiselle commença à courir, elle était certaine que les premiers allaient bientôt trouver leur cible, et elle n'avait pas tort, car elle entendit en écho un éternuement, un écho qui signifie que la proie n'était plus très loin.

Plus elle s'approchait, plus elle se rendait compte que la dite proie n'était pas consciente du flot qui arrivait dans sa direction, et même d'autres sortaient de l'eau et tentaient de monter sur un des quais du port proche de lui.Le nombre en lui-même n'était pas effrayant pour elle, mais quand elle se rendit compte de la taille et de l'apparence de la proie, elle s'inquièta quelque peu.Un gosse...seul...il n'avait pas dû voir que ce qu'il devait rester de ses parents...ce devait être un bras ou une boîte crânienne...Ouuuh ouhhh...Pas bon...pas bon... si ça se trouve, il allait refuser de partir, et les gosses...c'était pas ce qu'elle préfèrait bouffer...Surtout qu'elle se souvenait du jour où on l'avait dévorée, à son âge...

- Hey, petit, je pense pas que ce soit une bonne idée de rester assis...

Après quelques secondes, elle balaya les monstres marins, la mer avait repris son cours normal : en furie.Le vent se leva, plus fort, on tentait de l'intimidation dans un premier temps.

- Quelle drôle d'idée que de venir ici...